Je me réfère à différentes théories et thérapies : humanistes, cognitives et comportementales, émotionnelles et surtout psychocorporelles.
En fonction de votre demande, les consultations peuvent s’inscrire dans une approche psychothérapeutique plutôt verbale ou psychocorporelle.
Il peut s’agir d’exprimer ses pensées et émotions relatives aux expériences actuelles et passées afin de prendre distance, s’en libérer, de soutenir la compréhension de son fonctionnement en identifiant notamment ses croyances et schémas dysfonctionnels pour éventuellement adopter certaines démarches de résolution de problèmes.
Bien que cette démarche de compréhension, d’élaboration verbale puisse être nécessaire et aidante, elle s’avère aussi souvent limitée. De nombreuses personnes ont d’ailleurs une très bonne compréhension de leur fonctionnement et problématiques, sans être en mesure de modifier leur comportement et d’apaiser leur émotion. Des recherches scientifiques montrent d’ailleurs que ressasser ce qui bloque ou raconter plusieurs fois un événement traumatique ne change rien à son état émotionnel et peut même récréer un traumatisme. Pourquoi ?
Nos expériences de vie sont mémorisées sous plusieurs aspects dans nos trois cerveaux. Ces trois cerveaux sont : 1) Le néocortex, le plus évolué dans le développement de l’Homme, est le cerveau rationnel, pensant. 2) Le cerveau limbique correspond aux sensations et émotions. 3) Le cerveau reptilien, le plus ancien, renvoie à notre nature animale. Il implique par exemple, les conduites de fuite, de combat et de figement (sidération) face à un danger (ex : agression, accident). Ainsi, les pensées, les sensations, les émotions et les comportements relatifs aux expériences de vie sont mémorisés et peuvent se déclencher automatiquement lorsque des aspects de l’expérience actuelle ressemblent à l’expérience initiale.
La nature a installé chez tous les animaux, y compris les humains, un système nerveux capable de rétablir l’équilibre face aux désorganisations que peuvent provoquer certaines expériences de vie bouleversantes. Dès lors qu’une expérience de vie dépasse la capacité de tolérance du sujet à y faire face, son processus d’intégration est entravé. Quand cette fonction d’autorégulation est bloquée ou perturbée, des symptômes se développent alors et correspondent au maintien d’une activation non déchargée. C’est comme si notre corps et notre cerveau n’avaient pas assimilé que l’expérience bouleversante est terminée et continuaient de réagir en fonction.
Les approches psychocorporelles se fondent sur le fonctionnement du corps-cerveau en vue de restaurer la capacité inné d’auto-guérison. Autrement dit, ces techniques relancent l’intégration neuronale pour soutenir cette capacité innée du corps et du cerveau à se guérir. Elles permettent des changements profonds et rapides par le traitement des expériences mémorisées en dehors du champ de la conscience et du verbal
Elles se basent sur les recherches en neurosciences portant sur l’anxiété, le trauma, l’attachement et leur efficacité a été approuvée par diverses études scientifiques.
Indications des thérapies psychocorporelles
Ces techniques sont indiquées lorsque l’on rencontre des difficultés personnelles et relationnelles qui freinent l’épanouissement (stress, angoisse, troubles du sommeil, alimentaires, addictifs, manque de confiance en soi, troubles de l’attachement, somatisations…), lorsque l’on a été confronté à un événement traumatique/perturbant qu’il est difficile de surmonter (accident, agression, maladie, deuil, séparation, échec…).
Elles sont particulièrement adaptées aux personnes en difficulté pour verbaliser leur souffrance car elles nécessitent peu de mise en mots.
Ces approches sont aussi préconisées pour renforcer ses ressources, améliorer ses performances et sa créativité.
Il n’y a pas de contre-indications dans la mesure où ces techniques permettent de s’adapter à la tolérance du patient. Elles peuvent être pratiquées avec les patients souffrants de troubles importants (troubles bipolaires, de la personnalité, du spectre autistique).
Du fait de l’effet puissant de ces thérapies, elles nécessitent la plupart du temps des entretiens préliminaires en vue de :
- construire une relation thérapeutique de confiance,
- d’identifier les problématiques actuelles et les souvenirs passés susceptibles d’être traités,
- et enfin de mettre en place des outils psychocorporels de stabilisation émotionnelle, comme la cohérence cardiaque.
Stimulations Bilatérales Alternées
Les SBA sont utilisées dans la thérapie EMDR®. Elles se pratiquent sous différentes modalités sensorielles : visuelle par mouvements oculaires (i.e., le patient suit les doigts du thérapeute qui passent de droite à gauche devant ses yeux), auditive (i.e., le patient porte un casque qui lui fait entendre alternativement un son à droite, puis à gauche), ou tactile (i.e., le thérapeute tapote alternativement les genoux du patient ou le dos de ses mains).
L’EMDR a été développé en 1987 par Francine SHAPIRO, psychologue américaine, en découvrant par hasard un mécanisme neuropsychologique complexe qui permet de traiter des vécus traumatiques non digérés à l’origine de divers symptômes.
L’EMDR a prouvé son efficacité à travers de très nombreuses études scientifiques contrôlées, notamment dans le traitement des psychotraumatismes et troubles associés. Elle est recommandée par des instances publiques nationales et internationales, telles que la Haute Autorité de Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé.
Lors des séances, les souvenirs perturbants identifiés sont retraités, un à un, à l’aide des SBA. Il faut parfois plusieurs séances pour traiter un seul souvenir.
Le patient se concentre sur le souvenir en pleine conscience, c’est-à-dire en gardant à l’esprit les aspects sensoriels les plus perturbants (image, son, odeur, sensation physique), ainsi que les pensées et ressentis actuels négatifs qui y sont associés. Pendant ce temps, le praticien pratique des séries de SBA rapides. L’évènement se retraite spontanément et différemment pour chaque personne. Le praticien continue les stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations. Ensuite, toujours avec des SBA rapides, il aide le patient à associer à ce souvenir une pensée positive, constructive, pacifiante, et à évacuer d’éventuels restes physiques désagréables.
Pour les enfants, selon leur âge, le traitement peut se faire en présence de leurs parents.
Brainspotting®
Le Brainspotting est une thérapie récente, développée en 2003 par le Docteur David GRAND, psychothérapeute américain. C’est en pratiquant l’EMDR qu’il remarqua les mouvements réflexes que faisait l’œil de sa patiente, patineuse artistique qui ne parvenait pas à exécuter une figure. En fixant une position oculaire, une foule de souvenirs perturbants lui sont parvenus à la conscience, ce qui lui a permis de résoudre son blocage en effectuant dès le lendemain la figure artistique.
Les études scientifiques ont pu démontrer l’efficacité du Brainspotting chez les sujets souffrants d’un état de stress post-traumatique : les symptômes traumatiques, anxieux et dépressifs étaient réduits après trois sessions. Son efficacité apparait comparable à celle de l’EMDR.
Un Brainspot est une position oculaire liée à un sous système au sein du cerveau qui mémorise les expériences à un niveau sous-cortical, hors du champ de la conscience et du verbal.
Le Brainspot est localisé à l’aide des positions oculaires et des réponses réflexives du patient. Focaliser son attention, en pleine conscience, sur le Brainspot permet d’évacuer complètement les expériences et symptômes tenus dans le cerveau et dans le corps, qui constituent le noyau de la souffrance. Les techniques du Brainspotting permettent de les vivre à un degré qui ne dépasse pas sa tolérance. De cette manière, le corps peut assurer sa fonction naturelle de régulation.
Hypnose naturaliste
L’hypnose correspond à « un mode de fonctionnement psychologique par lequel un sujet, en relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience élargi » (Bioy, 2017). Cet état de conscience inclue une focalisation de l’attention ainsi qu’une attention périphérique diminuée et se caractérise par une capacité accrue à répondre à la suggestion.
Contrairement à l’idée assez répandue, il n’y a pas de perte de contrôle dans la transe hypnotique. La personne reste consciente pendant la séance, observe une autre partie de soi-même travailler en vue d’une meilleure adaptation et régulation par des processus auto-organisés.
Il existe différents types d’hypnose. L’hypnose naturaliste se caractérise par des suggestions partant de l’expérience du sujet, qui n’impose pas un comportement ou une expérience. Les suggestions visent à maintenir l’état hypnotique et à faciliter les processus auto-organisés de guérison.
Intégration des Cycles de Vie®
L’ICV est une thérapie crée par Peggy Pace, psychothérapeute américaine, au début des années 2000.
Les séances d’ICV s’appuient sur une liste de souvenirs de votre vie que vous établissez seul ou avec le thérapeute. La répétition de cette liste de souvenir démontre au cerveau que les événements douloureux sont terminés. La rapidité de ces répétitions permet au patient de rester dans sa tolérance en ne plongeant pas trop intensément dans ces souvenirs. L’imagerie mentale est également utilisé afin d’accomplir des actions salvatrices qui ont manquées dans le souvenir passé.
Somatic Experiencing®
La SE a été développée par le Peter LEVINE, Ph D, docteur en biophysique médicale et en psychologie. Spécialiste du stress, il s’intéresse depuis 1970 à la libération instinctuelle de la sortie du traumatisme chez les animaux et a transposé ses découvertes à l’être humain.
Les études scientifiques ont également démontrées l’efficacité de la SE dans le traitement des psychotraumatismes.
En SE, il s’agit d’observer, ressentir et prendre conscience de vos sensations, émotions et pensées relatives à l’expérience traitée dans l’ici et maintenant. Il s’agit de trouver ce qui vous a manqué lors du choc et d’accomplir les actions salvatrices par l’imagerie mentale et la mise en mouvement du corps.
https://www.apf-somatic-experiencing.com/